L’Ortho-Bionomy

     En parallèle, je me suis aussi intéressée à la vertébrothérapie suite à ma rencontre avec des médecins qui la pratiquaient. J’ai suivi un premier week-end de formation à Paris auprès de M. le Professeur Maigne. Après avoir assisté à un cours reprenant l’anatomie de la colonne vertébrale et des tissus qui l’entourent, nous avons pratiqué cette méthode entre nous pour nous y former. Mais à la suite de ce séminaire, mes lombalgies chroniques se sont aggravées, aussi, en ai-je conclu que c’était certainement une technique très intéressante, mais qu’elle n’était pas faite pour moi, vu l’état de ma colonne !


     En pratiquant l’homéopathie il m’avait été donné de soigner plusieurs patients souffrant de céphalées gênantes et récidivantes, sans pouvoir leur trouver de traitement préventif réellement efficace.


     Deux d’entre eux revinrent pour une autre pathologie et j’en profitai pour me renseigner sur l’évolution de leurs maux de tête. Chacun me dit que ses céphalées avaient disparu après des séances d’ostéopathie, une méthode de soin dont je n’avais jamais entendu parler à l’époque.


     Lorsque d’autres patients vinrent ensuite pour des maux de tête que je n’arrivais pas à soulager, je leur conseillai d’aller à la ville voisine pour se faire traiter par ostéopathie.


     Mais comme j’étais incapable de leur fournir des précisions sur l’ostéopathie, beaucoup n’y allèrent pas. J’en conclus que si j’avais pu leur expliquer ce dont il s’agissait, j’aurais été plus convaincante !


     Quelque temps après cependant, je reçus par courrier une première proposition de me former à l’ostéopathie en cinq ans à raison de quatre jours de formation par mois. Une proposition qui me parut malheureusement incompatible avec mon travail de médecin homéopathe et l’éducation de mes quatre enfants, et que je dus donc décliner.


     Puis me parvint une autre proposition de formation : l’ostéopathie en trois week-ends sans obligation de suivre la totalité des sessions.


     Je m’inscrivis pour le premier week-end en me disant qu’au terme de ces deux jours, à défaut de pouvoir réellement pratiquer l’ostéopathie, je saurais enfin de quoi il s’agissait et pourrais convaincre mes patients d’aller consulter un ostéopathe si nécessaire.


Voici comment s’est déroulée cette première session, à laquelle assistaient une trentaine de médecins :

     Le Dr Polak, notre formateur, nous explique d’abord ce qu’est l’ostéopathie pendant une heure. Au terme de cet exposé, j’ai la réponse à mes questions et j’envisage de partir ! Mais comme j’ai prévu de rester les deux jours, je me reprends et participe aux exercices pratiques.


     Nous travaillons deux par deux, chacun étant tour à tour patient ou thérapeute. Nous apprenons à pratiquer sur le cou et la tête. Nous devons trouver des points de tension, mettre la tête du « patient » dans la position correspondant au point de tension et attendre une minute et demie. Effectivement, les points de tension ont l’air moins importants après ce «positionnement», mais comme nous ne sommes pas de vrais patients, je reste très sceptique.


     Le lendemain, de retour à mon cabinet, je reçois un patient souffrant de douleurs cervicales chez qui l’homéopathie n’a pas été active et à qui j’avais prescrit 15 séances de kinésithérapie. Il a toujours aussi mal malgré les massages. Je lui dis alors que j’ai appris une nouvelle technique qui ne présente pas de danger et lui propose de l’essayer sur lui.


     Ayant reçu son approbation, je lui demande de s’allonger sur la table, prends mes cours à côté de moi pour ne pas me tromper et commence le soin. Je trouve effectivement des points très tendus et les traite en maintenant la tête une minute et demie dans la position correspondant au point. C’est un peu long, mais je fais exactement comme on me l’a enseigné.


     À la fin de la séance, il se relève, tourne la tête dans tous les sens et me dit qu’il n’a plus mal, que son cou est libre. Son étonnement n’a d’égal que le mien car je n’ai fait que positionner sa tête comme je l’avais appris !


     Peut-être n’est-ce qu’un coup de chance, me dis-je en me raisonnant. Mais je persévère et essaye cette méthode sur tous les patients qui souffrent de douleurs cervicales les jours suivants en obtenant toujours de bons résultats… Bien entendu, il va sans dire que j’ai poursuivi ma formation et ai assisté aux deux autres séminaires.


     Quelques mois plus tard, je rencontre une amie médecin avec laquelle je discute de notre pratique de la médecine. Elle me dit alors qu’elle vient de suivre une formation d’Ortho-Bionomy qui obtient de très bons résultats dans les douleurs ostéo-musculaires, et je lui fais part de ma formation dans cette forme d’ostéopathie que je viens de découvrir. En partageant nos explications, nous nous rendons vite compte que nous faisons pratiquement les mêmes gestes ! Mais elle me parle d’énergie et me dit que 20 secondes de maintien de la position suffisent généralement en Ortho-Bionomy (OB) pour venir à bout d’une tension ! Je ne sais pas du tout ce qu’est l’énergie dont elle parle, mais le fait de pouvoir écourter la manipulation d’une minute et demie m’incite à entreprendre cette nouvelle formation.


     L’OB est une pratique ostéopathique douce, efficace, qui s’intéresse non seulement au corps physique lui-même, mais aussi à l’énergie qui circule à l’intérieur du corps, qui peut être décrite comme une « substance fluidique » aux rayonnements vibratoires s’étendant jusqu’à l’extérieur du corps et formant «l’aura» qui entoure chaque être. La particularité de l’Ortho-Bionomy est que le praticien, au lieu de corriger les troubles, se met à l’ « écoute » de la lésion et accompagne l’autocorrection du patient.


     Au cours de cette nouvelle formation, j’ai appris à me centrer, à m’ancrer, à être en état de « présence », dans l’ici et le maintenant et surtout à me mettre à l’écoute énergétique du patient, à me laisser guider par lui.


     Depuis, je pratique tous les jours l’OB et j'en suis très satisfaite ; mes patients aussi, puisqu’ils reviennent me voir, m’envoient des membres de leur famille, des amis… Je suis toujours très étonnée des effets obtenus, non seulement sur les douleurs ostéo-musculaires, mais aussi sur l’asthme, les vertiges et les sensations vertigineuses, les migraines, l’insuffisance hépatique, l’énurésie, les cicatrices douloureuses, les douleurs abdominales chroniques, les suites de traumatismes psychiques… Même sur le diabète, où elle permet un meilleur équilibre de la glycémie, sur les troubles hormonaux,…


     Ces différents succès m’ont ensuite amenée à me former pour pouvoir enseigner l’OB aux autres. Car c’est un plaisir de partager mes découvertes et de savoir que d’autres continueront à pratiquer, à soulager des patients après moi.


     L’OB peut être pratiquée par tous après trois ou quatre ans d’apprentissage, dont une soixantaine de jours de séminaire. Il n’est pas nécessaire de connaître à fond le corps humain pour commencer la formation : c’est même plus facile d’apprendre quand on n’a pas d’idées préconçues sur notre corps. Par la suite, évidemment, il faut apprendre l’anatomie et le fonctionnement du corps humain pour pouvoir pratiquer plus efficacement.


(N.B. Si vous souhaitez en savoir plus sur l’OB, vous pouvez lire mon livre : «Ortho-Bionomy, l’homéopathie du corps» publié en 2007 aux éditions Pietteur.)